Philippe Etchebest Black Ops 7 Replacer
L’homme, dont le regard perçant faisait trembler les cuisines les plus insalubres de France, troque désormais sa toque immaculée et ses couteaux aiguisés pour un rôle ô combien vital : Le Remplaçant (The Replacer). Oui, vous avez bien lu. Notre chef national ne va pas diriger des commandos en 2035, année où le monde est en proie au chaos ; non, il va simplement remplacer les joueurs.
La franchise Black Ops, connue pour son scénario toujours plus complexe impliquant une guerre psychologique suite aux événements épiques de ses prédécesseurs, semble avoir jugé qu’il n’y avait pas de plus grande urgence mondiale que de s’assurer que Kevin, 14 ans, puisse s’immerger totalement dans son shooter sur Xbox, PlayStation ou PC à partir du 14 novembre 2025.
Philippe Etchebest, le nouveau Replacer
Philippe Etchebest, avec sa « discipline irréprochable », se destinait naturellement à ce métier crucial. Il succède ainsi à Peter Stormare, le Replacer historique, qui, dans un acte symbolique de fuite face à la médiocrité ambiante, se retrouve « propulsé en orbite ». Notre cher chef, lui, est immédiatement appelé en renfort, arborant fièrement son « excellence française ».
La mauvaise foi est palpable dans sa déclaration dithyrambique : « Je suis ravi que mon homologue américain fasse appel à moi, mon costume est prêt depuis longtemps ! ». Ce aveu à peine voilé indique que sous la carapace du grand chef étoilé se cachait un désir secret et honteux de devenir le larbin de luxe des consommateurs paresseux.
Quelle est donc cette mission si noble qui requiert un tel niveau d’excellence ? Remplacer les joueurs afin de leur permettre de « profiter du jeu loin de leurs responsabilités ». On imagine la charge mentale insoutenable qui pèse sur ces gamers d’élite : devoir sortir le chien, vider le lave-vaisselle, ou pire, se rendre au travail. Fort heureusement, nous avons maintenant un homme capable de remplacer un joueur en pleine session, que ce soit « en cuisine ou sur un court de tennis ». C’est rassurant de savoir que la rigueur d’un Chef Meilleur Ouvrier de France est désormais mobilisée pour s’assurer que le linge soit plié correctement pendant que David Mason et son équipe Black Ops font face à un ennemi manipulateur qui exploite la peur.
Armure high-tech en cuisine ?
Pendant que, dans le jeu, l’équipe Black Ops fait face au péril en armure d’une « technologie ultra-moderne », dans le monde réel, Etchebest doit probablement s’assurer que le routeur Wi-Fi fonctionne et que les boîtes de pizza vides sont jetées. Il est en effet indispensable d’éviter toute distraction triviale qui pourrait nuire à l’appréciation du chaos et des conflits d’une « violence sans précédent »promis par ce nouvel opus.
Et pour couronner le tout, avant même de pouvoir s’assurer que les responsabilités soient bien assumées, on nous presse de précommander « dès maintenant l’Édition Coffre d’Armes pour profiter des avantages en jeu ». Car, si l’on ne peut pas gérer sa propre vie, on peut au moins gérer son arsenal virtuel.
L’arrivée de Philippe Etchebest dans l’univers de Call of Duty n’est donc pas un triomphe de la polyvalence mais une preuve accablante que, dans notre société de consommation ultime, toute compétence, même la plus rare et la plus prestigieuse, peut être réduite à un simple coup de pub pour garantir l’immersion ludique. Le vrai chaos n’est pas celui de 2035 mené par David Mason, mais celui d’une culture où les génies sont réquisitionnés pour pallier la flemme de la jeunesse. Honteux, mais surtout très rentable.